Faial: une ville, un port, des baleines et des volcans

 Jour 10 : Derniers jours sur Sao Jorge


Jeudi 8 août, 6h30, réveil à l'aurore pour démonter la tente. Nous changeons d'île, direction Faial à 30km au sud-ouest. Au revoir les puffins, au revoir le cratère, dernière descente vers le village. On achète les billets, il faut que je réactive ma carte "Jeune voyageur" au téléphone. Me voilà à épeler mon nom et mon numéro de passeport en anglais, ça sert à quelque chose finalement de rabacher l'alphabet et les nombres en anglais au collège^^...

En attendant notre navette, on regarde le chargement et déchargement d'un gros cargo à quai venant du Portugal. La grue fait drôlement incliné le bateau lorsqu'elle amène un contener sur le quai, mais personne ne semble s'inquiéter... ça doit être normal...^^

A l'arrivée de la navette, tout le monde se précipite vers l'entrée tel des moutons assoiffés à l'arrivée du fermier. ceux qui sortent ont à peine la place pour récupérer leur sac sorti des caisses par l'équipage. C'est un peu la cohue, on doit être une cinquantaine. Le trajet dure une heure, on espère pouvoir voir quelques dauphins au passage, le choix de la place est stratégique pour rester près du bord et avoir la plus grande vue possible^^. Nous ne voyons malheureusement que des puffins qui semblent nous escorter parfois. Le grand sommet de Pico est mieux visible, on passe à côté de l'île mais nous rejoignons celle juste en face : Faial et sa ville principale Horta ! la ville s'étale sur toute la baie, un petit décalage de civilisation se fait sentir. On aperçoit une grande marina, les hôtels sur le front de mer, les boutiques et supermarché flambant neuf et là, les valises déchargées à même le quai mais véhiculées sur une remorque tractée par un quad jusqu'aux tapis roulants... on se croirait dans un aéroport! Mais c'est une véritable gare portuaire. Bon côté déco, ils auraient pu mieux faire, ils ont laissé le béton nu gris, froid, sans revêtement, mais il y a quand même quelques splendides photos de requins bleus en grand format qui font déjà rêver! ....

 

 

 

Nous nous engageons dans les rues du centre ville d'Horta et rejoignons le parc municipal et le petit marché. Cécile en profite pour acheter quelques fruits et légumes locaux. Nous pique-niquons sur un banc du parc tout en admirant l'immense conifère trônant au milieu. A peine le dessert fini, il faut vite courir à l'arrêt de bus pour rejoindre notre camping. En lui demandant gentiment, le conducteur ouvre avec peine la soute arrière du car pour que nous puissions y laisser nos sacs énormes. Il nous largue ensuite au niveau d'un croisement au milieu de nulle part avec les autres passagers. Nous sommes un peu surpris, il y avait pourtant un panneau indiquant le camping juste après la sortie de la ville ! Après quelques échanges franco-hispano-portugo-anglais, nous comprenons enfin qu'un autre bus va bientôt passer pour nous emmener au bon endroit... (bah oui, ça aurait été trop simple sinon...) Après avoir passé un bon quart d'heure dans l'incertitude, un autre bus arrive effectivement et nous emmène au bon village. Nous finissons le chemin à pied jusqu'au camping en longeant la plage. La nuit a beau n'être pas chère (8€ par personne), on a pas suffisamment d'argent pour en payer 3. Mais ça pas l'air de tracasser le gérant + que ça, on installe déjà la tente pour 1 nuit et on verra la suite pour demain ^^.

Après avoir démonté la tente 2 fois (c'est mieux quand on tend au niveau des coins et non au niveau des tiges...^^), nous montons la grande côte à pied remontant à la route d'Horta puis descendons par un petit chemin de pierres bordants prés et jardins. Nous sommes un peu exténués sous la chaleur et les dénivelés parcourus mais heureux de découvrir les murets grouillant de lézards et les jardins remplis de bananiers aux régimes bien fournis !

Revenus au centre-ville d'Horta, nous découvrons le port. Il possède une particularité décorative : le sol, les murs, les digues sont recouverts de peintures d'aventuriers, de marins au long cours, représentant des baleines, des familles sur leur bateau, des traversées d'océans, des drapeaux des 4 coins du monde... Il y a même des t-shirt collés à la cire témoignant de certains voyages en solitaire... 

 

Un petit tour à la base Peter's café, extension du célèbre Peter's café sport, nous permet de nous connecter au net pour donner des nouvelles aux familles et de laisser un mail à Fred Buyle, ancien recordman d'apnée qui s'est installé aux Açores et pratique maintenant la photo et la vidéo en apnée aux côtés des cachalots, requins et autres grosses bébètes de la mer. Nous avons hate de le rencontrer !^^

En fin d'après-midi, à la sortie de la ville, une famille d'Allemands fait déjà du stop à notre arrivée. Mais à peine à t'on le temps de mettre un peu plus loin qu'une voiture les emmène tous les 4 ! On espère être ausi chanceux, et c'est bien le cas ! Presque aussitôt une 2e voiture s'arrête. Nous arrivons au camping au même moment que les Allemands qui sont aussi surpris que nous de l'efficacité du covoiturage aux Açores!^^

Nous retrouvons un camp de jeunes français faisant l'animation à la vaisselle. uUe bataille d'eau s'improvise entre les nanas, la surveillance laisse à désirer...Heureusement, le calme revient assez vite, nous entendons quelques puffins et les vagues sur la plage, chouette ambiance avant de s'endormir !

 

Jour 11 : Tournage au musée de la baleine à Porto Pim

 

Après avoir trié le sac de matos pour ne pas être chargé, il est déjà 11h.Il aurait peut-être fallu écourté la grasse mat... On décide d'emprunter la rue en montée progressive jusqu'à la route pour faire du stop. Elle est plus longue mais beaucoup moins raide que celle de la veille... Un mec sympa nous amène à Horta. Au programme de la journée : Visite de l'ancienne usine baleinière de Porto Pim transformée en musée. Etant déjà presque midi, nous nous retrouvons seuls à l'intérieur, le gars de l'accueil nous enferme même à clé. Que demander de plus pour pouvoir filmer et photographier sans être dérangé par les autres touristes! Le musée commence par un petit couloir où sont exposés quelques photos sous-marines de Nuno Sà, le même photographe des requins bleus de la gare portuaire, waou, je salive! Après m'en avoir mis plein les mirettes, j'entre dans une première pièce où se trouvent d'immenses fourneaux métalliques, l'ambiance pesante se fait sentir, c'est ici que les morceaux de lard de baleine finissaient en huile. Dans les coins des salles, se trouvent des squelettes de dinosaures, étrange endroit pour une expo de paléonto... Nous progressons dans les différentes salles du musée, découvrons les tuyaux qui s'enchevètrent, les barriques et les outils de découpe ; des foetus de cachalot, des dents et même une peau de pénis séchée...  

A l'extérieur, c'est la cour où était hissé le cachalot à partir de la baie. Les immenses cordes et poulies ont creusé les pavés à force de frotter. Des centaines et des centaines de cachalots étaient découpés ici chaque année. la baie s'amplissait de sang rouge sombre. Il parait même qu'il n'était pas rare de croiser des grands requins blancs attirés par tant de globules rouges !

Dans une autre salle, suspendue au plafond, se trouve une réplique de cachalot grandeur nature. En dessous, un film documentaire sur les pratiques des dernières chasses à la baleine passe en boucle.

Après avoir remplis les cartes mémoires de photos et de vidéos, nous allons manger sur la plage. Et dire qu'ici, il y a à peine 30 ans, on apportait encore des cachalots pour en faire de l'huile. Je garde l'estomac noué.

Nous allons nous changer les idées en prenant en photo les enfants faisant des acrobaties sur la jetée de la plage.

Le musée du Scrimshaw au dessus du Peters café étant fermé, nous nous installons sur la digue du port pour photographier et filmer les zodiacs de retour de Whale Watching.

Une petite patisserie pour le goûter et un passage au marché, puis nous retournons au camping cette fois-ci en gros pick up noir flambant neuf. Avant que le soleil se couche, nous profitons de la plage et des vagues salies par le sable noir. 

 

la suite bientot

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