Sao Jorge, partie centrale

 

Jour 7 : Les Fajas de Santo Cristo et dos Cubres

Lever tôt pour prendre le bus à 7h30 pour rejoindre Calheta,  une petite ville en bord de mer vers la partie centrale de Sao Jorge. Pas le temps de prendre le petit déjeuner, on verra ça une fois sur place. On monte illico presto dans le bus qui attendait au carrefour du supermarché. Il commence sa route dans le brouillard, le temps est merdique, on se croirait en plein hiver, tout est gris, humide, on ne voit pas à 5m... Super météo pour aller une rando !... De toute manière il est trop tard, le bus avale petit à petit les kilomètres, on ne peut qu'espérer que le temps change au cours de la journée. Le conducteur s'arrête brusquement dès qu'il aperçoit malgré le brouillard, une personne attendant au bord de la route au milieu de nulle part. Tout au long du trajet il ramasse comme ça une vingtaine de femmes vers une destination que nous allons découvrir. Arrivés à Cahelta, le bus est presque plein, nous sommes les seuls étrangers. le conducteur s'arrête 2min pour que 2 femmes déposent leur enfant à la crèche puis finit sa tournée dans une impasse où se trouve une usine de fabrique de boites de conerves de thon, surement la seule industrie de l'île...Toutes les femmes descendent, certaines courent semblant être en retard ou voulant rattraper les premières... étrange comportement qui doit être rare à observer sur le continent....^^

Nous rejoignons le port de Cahelta à quelques centaines de mètres de là. On tire le petit déjeuner du sac sur le quai, tout en observant les poissons nageant entre les rochers, les sternes aux aguets du menu fretin, et les moineaux attendant la fin de notre repas...

Nous remontons ensuite la route tout d'abord à pied, puis en stop avec 2 personnes différentes. La deuxième conduisant un camion benne nous dépose jusqu'au point de départ de la rando des Fajas puis fait demi-tour et reprend sa route... Ce ne sera pas le dernier du séjour à faire ça... combien de conducteurs français seraient près à faire un détour de 10km pour des inconnus qui ne parlent pas un mot de leur langue et qui n'ont rien à donner en échange... je me le demande...^^

Le temps ne s'étant pas amélioré, nous commençons donc notre randonnée dans le brouillard et l'humidité... Je ne sais pas si c'est à cause du temps, mais nous sommes seuls au monde. Il n'y a que des vaches, des hortensias luxuriants, et des petits roitelets sautillant dans les arbustes...  Entre 2 nuages, nous apercevons des vallées verdoyantes, pas un signe de construction humaine, si ce n'est les barrières à vaches fabriquées avec les quelques bois tordus du coin...C'est magnifique même s'il manque le soleil.

 

En fin de matinée, après avoir descendu toute la montagne, nous approchons de la mer. Les nuages se dégagent enin, le soleil apparait.  Bizarrement nous sommes revenus à la civilisation, on entend des bruits de tronçonneuse et de quad, nous croisons un groupe d'une vingtaine de touristes espagnols, on aperçoit des maisons derrière les feuillages... L'endroit est quand même sympa : nous faisons une pause au pied d'une cascade d'une dizaine de mètres.

Plus bas, nous arrivons près d'un premier lac (la Faja de Santo Cristo), une sorte de lagune renforcée par des digues en galets pour piéger et élever du poisson. L'océan est là, derrière, les vagues sont puissantes. Un surfeur avec 2 planches sous les bras a descendu toute le chemin pour venir ici, il devait être bien motivé ! On traverse un petit village où les murs sont recouverts de cactacées style aloé vera. Quelques personnes se baignent ou pêchent. Nous continuons notre chemin tout en croisant plusieurs surfeurs, étrange de les retrouver là... On croise également plusieurs quads remplis à ras-bord de personnes ou de marchandises, Il semblerait que c'est l'unique moyen de transport sur ces chemins défoncés... 

 

 

Nous arrivons ensuite au deuxième lac (la Faja dos Cubres) au bout de 4h30 - prévu 2h30 sur le prospectus de rando...^^ - Il s'agit d'une sorte de marécages au bord de la mer où trône une petite maison circulaire de berger. Une colonie de sternes a élue domicile sur les rochers. On en profite pour faire quelques images au téléobjectif. L'ambiance est étrange, entre terre et mer, sel et montagne, les maisons du 19e siècle, la montagne qui impose ses falaises, les vagues qui vrombissent sur les galets, et au milieu de tout ça, une petite brasserie vendant des bières et des glaces aux touristes assoiffés et un balet de taxis prêt à remonter les marcheurs exténués sur les hauteurs. On a beau être au milieu de rien, tout est organisé, tout est décalé...

Nous hésitons un moment pour savoir comment procéder pour le retour. Mais le dénivelé immense qui se dresse devant nous pour rejoindre la route du bus en hauteur nous impose de prendre un taxi. Nous passons de 0 à 600m d'altitude après une série presque infinie de lacets en a peine 10min. Du coup au lieu d'attendre le bus pendant une heure, on reprend la bonne vieille méthode du stop. Un gros 4x4 rutilant conduit par une américaine à la retraite accompagné de son mari portugais nous avance de Norte Grande à Norte Pequeño. De là, notre deuxième autostop se fait dans une belle berline noire, intérieur cuir. ( Il faut parfois se faire plaisir... ). Le conducteur, homme d'affaires gérant la coopérative laitière de l'île, nous ramène jusqu'à Velas où nous en profitons pour piquer une tête dans la piscine naturelle au pied d'une arche de roche formant un pont au dessus de la mer.  Pendant ce temps, Pico arbore un collier de nuages comme s'il se préparait pour la soirée...

 

Jour 8 : 1ère Plongée aux Açores

En se promenant le matin dans Velas, le long du port, on découvre Urzelinatur,  le club de plongée de la ville. Un départ plongée est prévu à 13h... il est déjà midi! gloups ! Nous courons vite au camping pour récupérer les affaires de plongée. Pendant que Cécile fait des sandwichs improvisés, je prépare mon caisson de plongée en vitesse mais en faisant bien attention aux joints d'étanchéité..  A 12h50, on repart en direction du club, la serviette et les palmes sur l'épaule et le caisson dans le sac. On arrive quand même au club à 13h15 après s'être perdu dans les ruelles de Velas en voulant trouver un raccourci... Heureusement le directeur de plongée nous attendait, je récupère vite fait bouteille, combi et détendeur et on saute dans le bateau. Ce sera une plongée internationale, la palanquée est composée d'un couple de belges, une américaine et son frère, le tout encadré par un portugais pour une plongée au pied de l'aéroport... 

Le problème des plongées en vacances, c'est que tous les niveaux se retrouvent mélangés au sein d'une même palanquée par souci de rentabilité... du coup, au bout d'une demi-heure, il faut remonter car l'américain est déjà rendu sur sa réserve d'air... grrrr... Un peu déçu, surtout qu'on nous avait promis des grottes alors qu'il s'agissait seulement d'abris sous roches. J'ai pu quand même voir du corail noir, plusieurs girelles paon et vers de feu, entre aperçu une pastenague géante et un mérou au loin, mais en globalité, je trouve le site pas très riche comparé à la Méditerranée.. étrange. Cécile, elle est contente, elle a pu faire du snorkeling le long de la côte et a pu voir plein de poissons colorés. Ayant eu l'opportunité de faire quelques photos sous l'eau, j'échange nos mails avec les belges et les américains pour leur donner leur portrait sous-marin dès que j'aurai une connexion internet.

Le soir, au camping, le bal des puffins recommence comme chaque soir au dessus de nos têtes. J'en profite pour faire quelques photos à la volée. Pas facile de trouver la netteté adéquate dans le noir avec des oiseaux qui filent à toute allure dans tous les sens ! 

 

 

Jour 9 : Les sommets de Sao Jorge

Décidemment la météo n'est toujours pas au beau fixe, des nuages restent fixés aux montagnes de Sao Jorge. En espérant que le ciel change d'allure au cours de la matinée, nous programmons de faire la rando des pics de Sao Jorge. Un premier autostop en pick up nous amène au dessus de la ville, permettant ainsi de faire une belle photo de Velas dans son ensemble. 2 français en voiture de location se sont arrêtés au même endroit... on en profite pour monter avec eux et faire la route jusqu'au départ de la rando. On est à 1000m d'altitude, il fait froid, humide et on est dans les nuages... pas vraiment super comme ambiance pour faire une rando... Un bus vient déposer un groupe de touristes espagnols accompagnés d'un guide, ils s'emmitouflent dans leur coupe-vent et partent vite devant nous, rapidement. On ne croisera personne durant la rando à part un agriculteur dans son tracteur et le service forestier...C'est vraiment dommage que le temps reste maussade, normalement, on devrait apercevoir au fil des virages, chaque pic de Sao Jorge et chaque vallée plongeant soit vers l'océan au nord ou soit vers le chenal entre Sao Jorge et Pico au sud... Nous grimpons au sommet de l'Espérance à 1067m d'altitude, mais même en espérant, nous n'arrivons à voir la côte 1000m plus bas que durant 30 secondes. Nous marchons dans les nuages, il fait un vent cinglant, on tient à peine debout. A l'abri d'une butte, nous regardons les nuages franchir la crête à toute vitesse, mais rien n'y fait, ils sont tous collés les uns aux autres, dès qu'un a fini de passer, un deuxième lui colle aux baskets...

En continuant notre chemin et en redescendant vers la côte, nous sortons enfin des nuages et découvrons le paysage superbe. les talus sont remplis de fleurs et de buissons d'hortensia. Nous en profitons enfin pour faire des photos sous le soleil généreux. Seules les vaches nous tiennnent compagnie, la mer est calme et vide, on se croirait au bout du monde.

Après une longue descente infinissable, on arrive enfin au bord de la route principale. On galère pendant une demi heure à faire du stop puis enfin, une voiture s'arrête. Un vieux papy au volant nous dit de monter. A l'intérieur, trône la croix du seigneur accrochée au rétroviseur et une photo de la vierge de Lourdes collée sur les aérations... Ce n'est pas pour autant qu'il roule correctement... les vitesses s'enchainent, et nous voilà arrivés à Velas en moins de 2... il nous amène même jusqu'au bord du quai, près à embarquer sur le bateau.. on n'en demandait pas tant!^^

Du coup, on retourne au camping à pied après fait, bien sur une petite halte dans la piscine naturelle..^^

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    MUSSI Violaine (vendredi, 04 octobre 2013 12:00)

    J'aime bien les petites touches poétiques ou drôles de ton carnet de voyage, et félicitations pour tes photos ! Elles sont superbes !

  • #2

    rytuały opinie (mercredi, 14 décembre 2016 04:23)

    alleyways

Dernière mise à jour

le 10 janvier 24 :

1er au concours photo de St Apollinaire

Florian Bernier photo arbre val suzon
Ernest le manchot et Florian le caméraman © Fabrice Boissier 10mars18